Quel sort pour les ménages à relocaliser des îles ?

By Samuel 7 Min Read

Le ministère de l’Administration locale a présenté un plan visant à indemniser et relocaliser les ménages vivant sur plusieurs îles lacustres.

Les îles concernées sont Mwegerera et Mukira dans le district de Musanze, Munanira dans le district de Burera, Sharita et Mazane dans le district de Bugesera, Gihaya dans le district de Rusizi, Mushungo et Muzira dans le district de Nyamasheke, ainsi que Kirehe, Ruzi et Tereri également dans le district de Nyamasheke.

« Certains résidents seront indemnisés par des investisseurs qui achèteront les terres pour des activités d’investissement. D’autres seront relocalisés par le gouvernement dans des zones disposant d’infrastructures de base », a déclaré la ministre déléguée à l’Administration locale, Marie Solange Kayisire.

« Nous mobiliserons des ressources en collaboration avec les institutions concernées pour les relocaliser. Nous devons travailler avec plusieurs institutions pour que les personnes déplacées puissent continuer à vivre dans de bonnes conditions là où elles seront installées », a-t-elle ajouté.

Les ménages relocalisés bénéficieront également de programmes de protection sociale tels que le programme “Une vache par famille”, des projets générateurs de revenus, entre autres.

Nombre de ménages à relocaliser

Les îles de Mwegerera et Mukira, qui couvrent 14,67 hectares dans le secteur Gashaki, district de Musanze, abritent 38 ménages soit 181 personnes à relocaliser.

Ces deux îles manquent d’infrastructures de base telles que l’eau, l’électricité, les centres de santé et les écoles, ce qui justifie leur relocalisation.

« Le district est en train de concevoir un projet pour relocaliser les ménages, étudier l’endroit où ils seront installés, et déterminer l’usage futur des îles », a-t-elle précisé.

L’île de Munanira dans le district de Burera compte 26 ménages, soit 104 personnes à relocaliser.

Les activités de relocalisation ont commencé via un projet conjoint entre le district et le ministère en charge de la Gestion des urgences, appelé « District-Contingency Emergency Response Component ».

Un budget d’au moins 127,7 millions de francs rwandais a été mobilisé pour faciliter la relocalisation.

Le district commencera les opérations en juillet de cette année à travers une approche communautaire.

Le ministère de la Gestion des urgences s’est engagé à fournir des matériaux de construction pour relocaliser les ménages dans le secteur de Kinyababa, où un terrain a été réservé pour construire un village modèle de déplacés internes (IDP).

L’île de Sharita, qui s’étend sur 90 hectares dans le district de Bugesera, secteur de Rweru, compte encore 84 ménages, soit 610 personnes à relocaliser.

Un budget de 2,5 milliards de francs rwandais est nécessaire pour relocaliser les ménages restants.

Jusqu’ici, 212 ménages ont déjà été relocalisés et réinstallés dans le village modèle IDP de Rweru, et 60 autres dans celui de Kivusha. Ils ont également reçu des vaches.

Au moins 20 hectares ont été réservés pour la culture de fourrage destiné à ces vaches.

L’île de Gihaya, couvrant 14 hectares dans le district de Rusizi, compte 184 ménages, soit 1 256 personnes à relocaliser. Au moins 60 ménages ont déjà été déplacés. Le terrain a été acheté par un investisseur qui y construit l’hôtel Gihaya Island.

Les îles Mushungo et Muzira dans le district de Nyamasheke verront le déplacement de 157 ménages soit 831 personnes.

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Kirehe (1,2 ha), Ruzi (92 ha) et Tereri (55 ha), également dans le district de Nyamasheke, comptent 186 ménages soit 1 304 personnes à relocaliser.

Selon Kayisire, il y a 14 îles habitées par 4 600 ménages, soit 25 638 personnes. Elle a précisé que les ménages de 11 des 14 îles seront relocalisés.

Un arrêté ministériel pour faciliter la relocalisation

Valentine Uwamariya, la ministre de l’Environnement, a déclaré qu’un arrêté ministériel identifiant les îles appartenant à l’État a déjà été préparé, examiné par les institutions compétentes, et sera soumis au Conseil des ministres en juillet 2025.

Une fois cet arrêté publié, les îles publiques seront clairement identifiées et, en collaboration avec d’autres institutions comme le RDB et le MINALOC, des plans de conservation et de gestion seront élaborés pour chaque île.

« Une fois que l’arrêté définissant les îles publiques et privées sera publié, tout résident possédant une terre sur une île non étatique pourra la vendre à qui il veut, conformément aux lois sur la propriété privée.

Cependant, pour éviter que les investisseurs n’exploitent les résidents, les autorités du district devront être impliquées pour garantir le bien-être des populations. L’indemnisation priorisera la relocalisation effective plutôt que des compensations financières directes », a-t-elle souligné.

Après la publication de l’arrêté, toutes les activités non autorisées (agriculture, élevage, tourisme, etc.) sur les îles publiques seront stoppées en coordination avec les autorités locales.

Elle a indiqué que certaines de ces îles pourraient être classées comme zones protégées, y compris des réserves de biosphère inscrites sur la liste de l’UNESCO.

« Certaines îles sont encore habitées malgré leur inaptitude à l’habitat, ce qui rend leur protection difficile. »


Activités humaines persistantes et absence d’enregistrement foncier

Beaucoup d’îles ont été sévèrement dégradées par les activités humaines. Certaines personnes relocalisées continuent de retourner cultiver les terres qu’elles ont quittées.

Des activités agricoles et d’élevage y sont toujours pratiquées.

Des activités touristiques y sont aussi menées sans autorisation officielle, certains affirmant avoir acheté les terres auprès des communautés autochtones.

La plupart des îles ne sont pas enregistrées dans le système d’information foncière (LAIS).

Certains résidents affirment que les terres leur appartiennent depuis leurs ancêtres ou qu’ils les ont achetées, bien qu’elles ne soient pas enregistrées à leur nom.

« Ils demandent maintenant une régularisation formelle. »

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